Infrastructure - 22.02.2019
Un totem qui marque l’entrée de la ville
Pour relier le tunnel de Ferney à celui de la route des Nations ainsi que les carrefours Nord et Sud de part et d’autre de l’autoroute, le premier pont haubané de Genève va être réalisé. Avec ses 3 voies de circulation dans chaque sens et sa portée de 80 mètres, il représente un défi technique autant qu’esthétique qui ancre d’un symbole fort l’entrée nord de la ville.
Les contraintes du lieu
Le choix d’un pont haubané et son implantation dans un lieu où les impératifs de sécurité sont particulièrement nombreux ont nécessité de prendre des mesures spécifiques, comme :
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Répondre aux critères de sécurité de l’Aéroport de Genève
Afin de garantir un haut niveau de sécurité et minimiser les risques d’accident, les alentours de l’aéroport de Genève sont très réglementés. Dans ce contexte, les ingénieurs ont dû veiller à ce que le pont ne soit pas un obstacle à la navigation aérienne notamment avec son mât qui du haut de ces 40 mètres flirte avec le plafond de sécurité. Une balise lumineuse signalera sa présence aux avions. -
Correspondre à l’environnement routier complexe
Dans un espace très limité, le pont a dû s’ajuster au réseau routier existant dense et connu pour son trafic automobile important, mais doit aussi jouer son rôle de passerelle entre les deux tunnels de la route des Nations et de Ferney-Voltaire tout en assurant la fluidité et la sécurité du trafic. -
Tenir compte de la ligne haute tension 220 000 volts
Afin d’éviter le périmètre de la ligne haute tension de 220 000 volts située à proximité de l’autoroute, le mât porteur des haubans du pont a été positionné côté Jura avec angle de 10 degrés par rapport à la verticale. Cette inclinaison qui est un choix purement esthétique apporte à l’ouvrage une tension à la fois élégante et élancée.
Une signature pour Genève
Des différentes variantes proposées au canton de Genève (pont à poutres préfabriquées avec appui sur le terre-plein central, pont à haubans avec tablier mixte acier-béton ou tablier acier seul) c’est finalement le pont haubané acier qui a été choisi par l’Etat en 2007.
Il répondait à la volonté des autorités de marquer d’un signe fort l’entrée de la ville. Pour l’Office fédéral des routes, il correspondait aux besoins futurs de pouvoir élargir l’autoroute à 2x3 voies. Etant donné la largeur du ruban autoroutier à franchir et les nouveaux standards de l’OFROU qui cherchent à supprimer les points d’appuis sur la berme centrale, cette configuration en 2x3 voies ne pouvait s’envisager qu’avec un système de pont à tablier suspendu.
Une prouesse technique
Entièrement métallique, le tablier est tenu par une série de 20 haubans supportant une charge de 800 tonnes chacun. Côté montagne, les haubans (sauf le premier) sont ancrés dans une importante culée en béton qui sert également de contrepoids pour retenir la travée. Côté lac, le pont repose sur des appuis qui lui permettent de se dilater librement en fonction des températures.
Pour correspondre à l’entrée des deux tunnels, Nations et Ferney-Voltaire, et garantir une hauteur suffisante aux passages des camions sur l’autoroute, l’épaisseur du tablier a dû être réduite à 1,50 m, soit à environ deux fois moins que l’épaisseur standard d’un pont classique. Une prouesse réalisée grâce à l’utilisation des haubans et d’un tablier orthotrope en acier, c’est-à-dire composé de plaques raidies en-dessous par des éléments métalliques dimensionnés selon l’intensité des charges routières.
Chiffres clés