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PS Ferney - L'art de la déconstruction

Profil métier - 11.02.2022

 

Il est facile de démolir, mais « déconstruire » est une autre histoire ! Car il s’agit-là de bien planifier la déconstruction d’infrastructures pour en revaloriser tout ou une partie des matériaux. Sur le chantier de la Jonction du Grand-Saconnex, le nouveau passage supérieur vient d’être mis en service et le moment est venu de déconstruire l’ancien passage supérieur de Ferney. L’ouvrage traversant l’autoroute, ces travaux délicats doivent être réalisés en un temps record afin de minimiser autant que possible les entraves au trafic.

 

Étudier la vie du pont pour mieux le démolir

Cette véritable « course contre la montre » implique une planification soignée de la déconstruction de l’ouvrage. Afin d’identifier les méthodes et les équipements les plus adéquats, l’ingénieur étudie non seulement les plans de l’infrastructure, mais il s’intéresse aussi à son état actuel et aux tensions auxquelles elle a été soumise au fil du temps. Parfois des carottages ou des essais sont effectués sur place afin de confirmer la force dite de croquage requise pour démanteler l’ouvrage.

 

Des mastodontes d’une force redoutable

La déconstruction du passage supérieur de Ferney ne requiert pas moins de cinq pelles hydrauliques montées sur des chenilles et pesant entre 25 et 70 tonnes. Plus la résistance du matériau à détruire est élevée, plus lourde sera la machine. La pelle hydraulique imite grossièrement le mouvement d’un bras humain équipé d’outils interchangeables en fonction des tâches à réaliser. Au total, le démantèlement du passage supérieur de Ferney requiert cinq pinces croqueuses, deux marteaux brise-béton, deux chargeuses munies d’un godet ainsi qu’une balayeuse pour nettoyer le chantier. Les matériaux sont ensuite évacués par camion hors de la zone de chantier.

 

Un croquage en dix étapes

Les travaux préparatoires débutent deux semaines avant la déconstruction. Ils consistent à élargir la zone de travail sous l’ouvrage ainsi qu’à démanteler la chaussée sur l’ouvrage. Avant d’entrer véritablement dans la déconstruction, le tronçon d’autoroute est recouvert d’une couche de grave d’environ 30 cm afin de le protéger des amas de béton qui s’écroulent à terre ainsi que du roulement des engins. Les phases les plus sensibles de la déconstruction du passage supérieur de Ferney se déroulent lors de deux nuits, nécessitant l’interruption du trafic et la fermeture de l’autoroute.

 

Limiter les impacts sur l’environnement

Tout projet de déconstruction requiert une planification environnementale minutieuse. Les matériaux de démolition doivent notamment être soigneusement triés, stockés pour réutilisation sur le chantier ou évacués pour être revalorisés voire mis en décharge. Les opérations de croquage génèrent énormément de poussière dont il faut limiter la dispersion dans l’air grâce à des brumisateurs d’eau. Les eaux de chantiers qui n’auront pas été absorbées par les matériaux de démolition devront être récoltées et traitées avant leur évacuation. Sans oublier les mesures de protection à mettre en œuvre afin de limiter les émissions sonores et les vibrations.

Chiffres clés

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