Tout au long de leur cycle de vie, les matériaux de construction sont soumis à rude épreuve. Leur environnement, les effets du temps et les diverses sollicitations peuvent affecter leurs propriétés d’origine. Au niveau de la JAG, les ponts supérieurs de Colovrex, Bois-Brûlé et le fameux pont haubané sont en grande partie composés d’acier. Ils font ainsi l’objet d’un suivi régulier par un laboratoire spécialisé dans le contrôle qualité des structures métalliques. Réali-sés par des ingénieurs en matériaux, ces contrôles permettent de garantir la pérennité des ouvrages et la sécurité des usagers.

De multiples niveaux de contrôle

En complément aux tests de qualité effectués par l’entreprise de construction, le laboratoire procède à un deuxième niveau de contrôle dont l’objectif est de prouver que les travaux sont exécutés conformément aux standards en vigueur. Les contrôles préliminaires effectués par cet organisme indépendant concernent autant la composition des matériaux utilisés que la qualification des soudeurs et le savoir-faire de l’entreprise. Tous les six mois, un certificat de qualification doit pouvoir attester que le personnel intervenant sur le chantier est qualifié pour les travaux de soudure et que les matériaux de construction sont aptes à l’usage prévu. Les tournées d’inspection permettent de vérifier l’application des modes opératoires durant la phase de construction. A la fin du chantier, les travaux de finition de l’ouvrage (traitement anticorrosion, revêtement de protection, épaisseur et adhérence de la peinture) sont également contrôlés. Selon les équipements nécessaires aux ingénieurs en matériaux, les contrôles ont lieu sur le terrain ou en laboratoire.

Une grande palette d’outils

Il existe deux types de contrôle de la qualité des ouvrages : 

• Les contrôles non destructifs sont effectués sur le chantier ou à l’atelier du constructeur. Ils regroupent les techniques d’investigation des matériaux et soudures permettant de juger leur aptitude à remplir la fonction prévue sans détruire ou modifier l’objet du contrôle. Parmi les techniques utilisées on citera par exemple le contrôle visuel, la radiographie ou l’échographie.

• Les contrôles destructifs sont effectués en laboratoire sur des échantillons représentatifs qui seront « sacrifiés ». Ils permettent de vérifier les propriétés mécaniques de l’objet, notamment par des essais de traction, pliage, résilience ou par des analyses chimiques.

Construire dans les règles de l’art

Un dialogue permanent est nécessaire entre le constructeur et le laboratoire afin d’assurer la complémentarité de leurs contrôles et de coordonner leurs interventions sur le chantier. Parfois le constructeur doit attendre le résultat du contrôle avant de pouvoir poursuivre les travaux. Pour un ouvrage, des dizaines d’interventions sont nécessaires et chaque tronçon du pont est contrôlé. A noter que le contrôle qualité en métallurgie et soudure se réfère à pas moins d’une vingtaine de normes et standards à respecter !