Environnement - 06.10.2018
Dans le cadre du chantier concerné par le réaménagement de la jonction du Grand-Saconnex (JAG), une équipe de spécialistes pluridisciplinaires s’est lancée dans une vaste opération de sauvegarde des espèces rares d’orchidées. Programmée avant le démarrage des travaux, cette opération a consisté à débusquer les plantes à protéger, c’est-à-dire à les repérer, les collecter et les stocker pour enfin les transplanter, tout en suivant leur développement sur le long terme afin d’en assurer la meilleure conservation.
Un véritable défi
Estimées à ce jour à une centaine d’espèces réparties dans toute la Suisse, les orchidées sont, dans leur grande majorité, des espèces protégées. Leur maintien dans un territoire donné nécessite des conditions environnementales très strictes. Chez nous, on les trouve principalement dans les milieux forestiers, les zones humides et les prairies sèches. Des milieux qui se sont fortement réduits ces 100 dernières années avec la disparition de 84% des zones humides et 95% des prairies sèches. Leur trouver un endroit qui soit propice à leur croissance délicate, et donc à leur maintien, a représenté un véritable défi. Un défi d’autant plus important que les orchidées sauvages sont des espèces très particulières qui supportent mal la concurrence d’autres espèces.
Un travail s'équipe
L’ensemble des opérations de transplantation s’est déroulé entre 2016 et 2017 avec l’appui de la Direction générale de l’agriculture et de la nature du canton de Genève (DGAN) et celui de l’Unité territoriale II (U II) chargée de l’entretien des autoroutes, ce qui a permis d’accompagner efficacement les entreprises appelées à intervenir et de garantir ainsi que chacune des étapes se déroule sans accroc.
Cinq étapes ont été nécessaires
1) Choisir une zone d’accueil
La qualité du milieu d’accueil étant capitale pour la réussite de la transplantation des orchidées, la première étape a consisté à trouver un endroit favorable qui puisse assurer la survie des plantes et permettre leur reproduction.
2) Repérer les espèces sur le terrain
Afin de faciliter leur recherche et signaler aux équipes d’entretien leurs emplacements pour qu’elles évitent de faucher les secteurs concernés, les orchidées présentes sur le périmètre du chantier ont été repérées lors de leur période de floraison, en juin, recensées et signalées par des piquets ou, dans le cas de grandes surfaces, délimitées par un balisage.
3) Récupérer les orchidées
La récupération des orchidées s’est opérée à la fin de leur floraison, soit quand elles sont toujours visibles mais pas encore en graines. Elles ont été prélevées avec une bonne motte de terre afin d’emmener les champignons mycorhiziens qui la colonisent et qui serviront à son bon développement. Les tiges porteuses de fleurs ont par ailleurs été coupées pour ne pas épuiser davantage les plantes déjà sous le stress de leur récupération.
4) Stocker provisoirement les plantes
Les orchidées ont ensuite été mises en jauge avec un entretien minimum. Seul un arrosage lors des périodes de sécheresse prolongées leur a été apporté.
5) Transplanter
Pour favoriser autant que possible leur développement, les orchidées ont été transplantées en automne 2016. Cela a permis d’augmenter la probabilité d’un épisode pluvieux tout en diminuant le risque d’un éventuel stress hydrique (quantité d’eau transpirée supérieure à la quantité d’eau absorbée par la plante). Placées individuellement dans des petites fosses débarrassées au préalable des espèces envahissantes, telles que les pissenlits ou les ronces, ces orchidées ont bénéficié de soins très attentionnés qui ont permis d’enregistrer un bon taux de reprise.
Chiffres clés