Archéologie - 02.05.2019
Les fouilles archéologiques entreprises sur la parcelle du Pré-du-Stand ont rendu possible la découverte de précieux vestiges datant de l’âge du fer. De l’acquisition de données sur site à l’analyse en laboratoire, archéologues et anthropologues ont ainsi pu améliorer nos connaissances d’une période encore peu documentée.
La découverte de traces de crémations
Les fouilles menées par les spécialistes du LAP-Unige sous la houlette de l’OFROU et de son archéologue ont dévoilé des traces de crémations attribuées à la période celtique de la Tène (200 à 150 ans av. J.–C.). C’est une découverte majeure pour notre région où les crémations sont peu fréquentes à cette époque. L’observation sur le terrain de la manière dont les dépôts sont organisés et l’analyse des os en laboratoire ont permis d’identifier qu’il s’agissait de cinq individus inhumés et répartis dans quatre fosses. Il a par contre été impossible, en l’état de la science, de déterminer l’origine des défunts et s’il existait un lien de parenté entre ces cinq corps. Avec l’amélioration des techniques d’analyse et en particulier grâce à l’ADN, il est imaginable que les données récoltées sur la parcelle du Pré-du-Stand pourront d’ici à quelques années apporter de précieuses réponses aux questions encore ouvertes.
Malgré le mauvais état de conservation des os calcinés et le fait qu’il s’agit de dépôts secondaires, c’est-à-dire que les restes des défunts sont déposés ailleurs qu’à l’endroit de leur crémation, il a pu être établit avec plus ou moins de certitude que :
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les quatre crémations ont été effectuées à des intervalles très proches, voir simultanément car les cinq individus sont issus de la même strate sédimentaire ;
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les cinq individus ont vraisemblablement été inhumés à proximité de leur habitation ;
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les objets retrouvés auprès des corps semblent démontrer qu’il s’agit d’une femme et de quatre hommes ;
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les bijoux et les armes placés à proximité des os avaient probablement pour fonction d’ honorer les défunts car rien ne permet de prouver qu’ils en aient été propriétaires ;
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la crémation n’a pas été réalisée à l’endroit de la découverte des ossements calcinés car la couleur du sédiment n’a pas été altérée par la chaleur du feu.
Préservation de notre histoire
C’est ainsi grâce au travail de ces spécialistes et des conditions exceptionnelles offertes par l’OFROU en termes financiers et de temps à disposition (10 mois de fouilles avec les premiers sondages préventifs effectués en 2014), qu’une pratique funéraire comme celui du site du Pré-du-Stand a permis d’enrichir notre patrimoine culturel tout en préservant l’histoire des sociétés du passé.