Archéologie - 21.01.2019
Grâce aux fouilles entreprises sur le site du Pré-du-stand, de nombreuses découvertes ont permis de mieux documenter les modes de vie de nos ancêtres. Pour mener cet important chantier archéologique initié par l’Office fédéral des routes (OFROU), le Laboratoire d’Archéologie préhistorique et anthropologique de l’UNIGE (LAP-UNIGE) qui a su apprivoiser, au fil des mois, un terrain au départ peu enclin à révéler ses secrets. Des techniques de pointe et le « flair » des chercheurs du laboratoire genevois ont fait florès et permettent aujourd’hui d’envisager concrètement et plus sereinement le réaménagement de la jonction du Grand-Saconnex (JAG).
Traquer les indices
Tel des enquêteurs de la police scientifique, les chercheurs du LAP ont traqué les indices, même les plus infimes, dans le but de déterminer par recoupement l’origine des vestiges découverts. S’appuyant sur la stratigraphie et après avoir procédé à de nombreuses analyses, les archéologues ont pu ainsi reconstituer des pans d’histoire de civilisations aujourd’hui disparues.
Grâce à l’intervention d’un pédologue, spécialiste des sols et de leurs propriétés physico-chimiques, les préhistoriens on pu affiner leurs découvertes et les attribuer correctement aux sociétés humaines correspondantes, quand bien même des mouvements de terrains auraient pu induire des erreurs d’interprétations.
Le recours à des méthodes innovantes
Dans le cadre de ce chantier archéologique unique, les chercheurs du laboratoire ont bénéficié de ressources exceptionnelles. Ils ont notamment pu tester des méthodes rarement utilisées dans des opérations de fouilles préventives, comme la prospection électromagnétique et le géoradar.
- La prospection électromagnétique est un système qui envoie un courant dans le sol pour déterminer si celui-ci contient des objets métalliques, des traces de feu ou encore de céramiques. Le résultat de l’investigation est ensuite reporté sur une carte afin de définir avec précision quelles sont les zones à fouiller. Grâce à cette technique qui a permis de sonder l’ensemble des 4’000 m² du site, les archéologues ont eu la confirmation que toute la parcelle recelait des vestiges archéologiques.
- La prospection géoradar est un appareil géophysique qui utilise le principe du radar pour étudier la composition et la structure du sol. Cette technique a permis d’identifier deux grandes lignes qui se sont avérées être des drains d’assainissement datant de la période laténienne.
Une découverte préhistorique majeure
Les découvertes qui ont été faites ont permis de définir trois grandes périodes d’occupation du territoire (le Néolithique final-Campaniforme, le Bronze final/Hallstatt et l’âge du Fer). Elles ont apporté des compléments d’information significatifs sur le Néolitihque qui, en dehors des sites lacustres, est mal connu faute de bonne conservation des vestiges en milieu terrestre.
Les découvertes relatives au Néolithique final-Campaniforme :
Les menhirs
La mise au jour de la fosse d’implantation du menhir avec ses pierres de calage et ces charbons ont permis de dater le mégalithe aux alentours de 2’800 avant J.-C. Sa taille pourrait être encore plus ancienne.
Les trous de piquets
Plantés dans une épaisse couche noire, plusieurs trous de piquets ont été mis au jour. Le prélèvement de charbons sur l’un des piquets brûlés a fait l’objet d’une datation C14 qui les situent également dans le Néolithique final.
Le mobilier Campaniforme
Les archéologues ont prélevé du mobilier Campaniforme dans plusieurs zones du site. Grâce à la stratigraphie, ils ont pu valider qu’ils étaient contemporains des trous de piquets.